Comment agrandir sa zone de confort

Pour saisir de nouvelles opportunités, on entend régulièrement dire qu’il faut “sortir de sa zone de confort”. Et s’il s’agissait plutôt d’étendre cette fameuse zone ?

Zone de confort

Zone de confort… ou d’inconfort ?

En réalité, ce qu’on appelle la “zone de confort” n’est pas un espace 100 % confortable. C’est une zone qui nous rassure et qui nous limite à la fois, plutôt une “zone de sécurité”. C’est le lieu de nos habitudes, bonnes ou mauvaises, donc en partie de ce qui nous convient et en partie de ce qui ne nous convient pas.
Alors pourquoi est-ce que certaines choses qui ne nous conviennent pas (ou plus) se situent-elles dans notre zone de confort ? Tout simplement parce que toute chose qui nous est connue, qu’elle soit positive ou négative, nous rassure généralement plus que l’inconnu, même si nous savons que cet inconnu est potentiellement meilleur pour nous.
C’est la raison pour laquelle une partie de nous peut parfois résister au changement. Or ce quelque chose qui cherche à nous protéger nous empêche paradoxalement de nous sentir mieux… donc pour avancer, posez-vous les questions suivantes :
> Et si finalement le plus grand des dangers était de ne jamais rien risquer ?
> Pourquoi ne pas explorer d’autres possibles tout en gardant une marge de sécurité ?

La stratégie des petits pas

Tout voyage, toute randonnée, toute escalade de montagne, commence toujours par quelques premiers pas, avant que ne s’enchaînent tous les suivants. Il en va de même pour le changement. Alors pour commencer à élargir pas à pas votre zone de confort, faites cet exercice très simple :
> 1ère étape : modifiez pendant quelques jours certaines petites habitudes “neutres” que vous avez. Par exemple, prenez un trajet différent pour aller au travail, goûtez un nouveau plat, essayez une nouvelle activité… et laissez ainsi votre cerveau tester les effets de l’exploration de l’inconnu, faire des découvertes, se défaire par petites touches de certains conditionnements… et ainsi, finalement, faire grandir progressivement en lui le spectre du connu et donc du rassurant.
> 2e étape : pour continuer à “muscler” votre cerveau, fixez-vous les jours d’après quelques petits défis en lien avec quelque chose de motivant pour vous. Des petits pas qui vous semblent à chaque fois réalistes et atteignables. Par exemple, si votre objectif final est d’être plus à l’aise pour parler en public, commencez par vous fixer comme but dans votre quotidien de sourire à un passager dans le bus, puis un autre jour de dire bonjour à quelqu’un, etc. Tout doucement, à votre rythme, allez chaque jour un tout petit peu plus loin… tout comme un sport, avec l’entraînement, votre corps et votre esprit s’habitueront à ces petits changements qui deviendront de plus en plus faciles à effectuer.

Agir face à d’éventuelles peurs

Parfois, certaines étapes du chemin peuvent vous sembler moins évidentes que d’autres, et générer une peur. Comment y faire face ?
> Devenez quelques instants “spectateur” de cette peur et demandez-vous à quelle type de peur vous avez affaire. Distinguez s’il s’agit d’une peur “instinctive” ou “irrationnelle”. Dans le premier cas, cette peur est liée à votre instinct de survie, elle vous informe d’un réel danger et peut tout à fait vous être utile. Dans le second cas, cette peur vous renvoie à des résonances personnelles (un souvenir qui vous affecte encore, une croyance limitante, un scénario totalement imaginaire sur ce qui pourrait se passer, etc), or cette partie-là de la peur est modulable.
> Vous pouvez ainsi travailler sur la partie “irrationnelle” de la peur, soit seul, soit accompagné. Il arrive d’entendre que derrière cette sorte de peur se trouve tout ce que l’on désire. Ou encore que pour la dépasser, le véritable moyen est de la traverser (alors qu’en l’évitant… on ne fait que l’entretenir). Autant de motivations pour aller de l’avant. Alors au choix : soit seul, vous osez traverser cette peur en agissant du mieux que vous pouvez, éventuellement en vous aidant d’outils tels que l’auto-hypnose, la sophrologie ou l’EFT, soit accompagné, vous explorez les différents aspects de cette peur afin de mieux l’apprivoiser et de vous en libérer.

Être paré pour l’imprévu

Lorsqu’on “défige” ce qui était “figé” en soi et dans sa vie, on ouvre le champ des possibles. Celui-ci étant très vaste, autant cultiver l’adaptabilité.
> Élément essentiel à prendre en compte : en toute situation (que l’on ait ou non décidé de changer) la seule certitude que l’on puisse avoir est que tout est incertain, comme le rappelle notamment Susan Jeffers dans Embracing Uncertainty (La Vie à bras-le-corps). Une fois ce message réellement accepté, son côté libérateur peut alors véritablement prendre toute sa place : à vous de choisir votre attitude par rapport à l’incertitude à chaque stade de votre parcours. Optez ainsi pour une approche réaliste telle que celle de prendre une direction puis de vous laisser surprendre par le chemin.
> Pour étendre au mieux votre zone de confort, posez-vous à chaque étape de votre trajet la question “magique” suivante : “Qu’est-ce que cela m’apprend ?”. Enrichissez-vous ainsi de chacune de vos découvertes. Permettez-vous de grandir grâce au sens que vous choisissez de donner à vos expériences, y compris celles vécues comme un échec. [Reportez-vous si besoin à mon article “3 clés pour surmonter un échec”]
> Vérifiez également où vous en êtes par rapport au cas de figure suivant : si ça se passe bien pour vous, êtes-vous prêt à bien le vivre ? Puis travaillez si nécessaire les éventuelles problématiques que vous pourriez identifier (peur de la réussite, croyance limitative, etc). Étendez ainsi votre zone de confort au domaine de la réussite. 🙂

Prendre des directions toujours plus favorables

Pour aller plus loin en mettant un maximum de chances de votre côté, fiez-vous par exemple aux recherches de Richard Wiseman sur la chance et cultivez notamment la croyance (utile) que vous avancez vers la réussite en vous appuyant sur les 3 points suivants :
> Attendez-vous à ce que la chance vous sourie. Les prophéties auto-réalisantes influencent en effet notre réalité. Notre cerveau va avoir tendance à aller chercher confirmation de ce à quoi nous croyons.
> Essayez même quand les chances de succès sont faibles, et persévérez. Exemple parlant : même si les probabilités de gagner au Loto sont minces, il est essentiel de participer pour y arriver.
> Attendez-vous à ce que vos interactions avec les autres soient fructueuses. Encore une fois, les prophéties auto-réalisantes ont un impact sur ce qu’il se passe. Ainsi, si on s’attend à rencontrer une personne intéressante, on va focaliser sur tous les aspects intéressants de la personne.

Votre véritable zone de confort en somme ? Celle constituée par toute la richesse de vos apprentissages.

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